- dingue
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1 ♦ Fou, bizarre. Il est un peu dingue. Appos. Il est fou dingue. N. Un doux dingue. Une maison de dingues. On devrait t'envoyer chez les dingues. — Mener une vie de dingue.2 ♦ Remarquable par sa bizarrerie, sa nouveauté. ⇒ dément, fou. Un spectacle, une soirée dingue.⊗ HOM. Dengue.dingueadj. et n. Fam.d1./d Fou. Il est dingue, ce type!— Subst. Un(e) dingue.d2./d Marqué de quelque manière par la démesure, l'excès, l'extravagance, etc. Il y avait une ambiance dingue!⇒DINGUE, adj. et subst.Fam., pop.A.— Arg. des hôpitaux. Aliéné mental.1. Emploi adj. Le voilà de nouveau dingue. Ces gens qui, cinq minutes auparavant, n'eussent pas mis en doute ses facultés, trouveront désormais bizarres ses gestes les plus simples (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 173).2. Emploi subst. Tu sais où ça [la cocaïne] va t' conduire, non? Aux dingues que tu vas finir (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 81). À vivre comme un dingue depuis le début de cette histoire, la notion du temps m'avait lâché (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 197).B.— Usuel, adj. Fou, folle. Rendre dingue; il est complètement dingue. Elle se fait chier chez ses beaux-parents; elle en devient dingue (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 178).Rem. 1. Dingue est un mot à la mode, avec le sens de « bizarre, extraordinaire, saugrenu »; il peut être mélioratif. C'est dingue; une discussion, une maison, une soirée dingue (cf. GILB. 1971). 2. On rattache parfois à ce mot le subst. arg. dingue « fièvre paludéenne » (de l'esp. dengue « fièvre coloniale », lui-même d'orig. souahéli), réinterprété au sens de « qui rend fou » (cf. ESN. 1966). 3. On rencontre ds la docum. le dér. dinguerie, subst. fém., fam. Caractère ou acte d'une personne au comportement dingue. L'émouvante cicatrice qui est, si j'enlève ma gourmette de suicidée ratée, la seule séquelle visible de ce temps de dinguerie dont on ne parlera plus jamais, bien sûr (A. SARRAZIN, La Traversière, J.-J. PAUVERT, Paris, 1966, p. 128).Prononc. et Orth. :[
]. Homon. dengue. Étymol. et Hist. 1915 pas dingue (ds ESN.); 1916 (BARBUSSE, Feu, p. 15 : t'es pas dingue, non?). Prob. dér. régr. de dinguer « aller de-ci de-là, divaguer »; cf. 1890 la dingue « le paludisme » (ds ESN.). Bbg. RIGAUD (A.). La Vraie cour des miracles Vie Lang. 1969, p. 399.
dingue [dɛ̃g] adj. et n.ÉTYM. 1915; orig. incert.; p.-ê. de dengue (cf. argot la dingue « le paludisme », 1890), ou de dinguer.❖♦ Familier.1 Fou, dingo. ⇒ 2. Dingo. || Il est un peu dingue, complètement dingue. || On devrait t'envoyer chez les dingues (cf. À Charenton). || De doux dingues. — N. || Un, une dingue.1 Si elle continue, je deviendrai dingue je me demande comment il s'y prendrait Guitare avec celle-là.J. Cau, la Pitié de Dieu, p. 135.2 C'est pas avec des coups de sonnette que t'empêcheras un cheval de trottiner ça fait que le rendre encore plus dingue (…)Claude Simon, la Route des Flandres, p. 57.♦ (Choses). Absurde, extravagant. || Mais c'est dingue, son affaire.2 (Comme intensif; très à la mode v. 1970-1980). Extraordinaire. || Un spectacle fabuleux, complètement dingue. || Une soirée dingue. ⇒ Super. || Il y avait un monde dingue. ⇒ Fou. || Un mec dingue, pas possible.3 (…) une petite Parisienne fort peu vêtue, son gros derrière pris dans une sorte de bref caleçon collant, s'écriait en se dandinant et avec le plus pur accent du faubourg : « Ah ! la la ! c'est dingue, c'est tout à fait dingue ici. »J. Green, Journal, La terre est si belle, 12 oct. 1977, p. 184.❖DÉR. 2. Dingo, dinguerie.COMP. Foldingue.HOM. Dengue.
Encyclopédie Universelle. 2012.